TRICHEURS - CONTROLEURS : UNE LUTTE INEGALE

25-03-15
Même motivés les contrôleurs terrestres ont le sentiment que leur combat est perdu d'avance face à l'affluence des tricheurs sur les routes. Témoignage découragé de l'un d'entre eux.
 
 

Les contrôleurs terrestres ont le blues. L'un d'entre eux a réagi aux articles relatant les prises de la CRS Marseille . " Nous faisons le même genre de prise quasiment au quotidien, mais personne n'en parle. Il y a une méconnaissance de ce qui se passe sur le terrain. On ne met pas en valeur notre travail " regrette le jeune homme, qui préfère garder l'anonymat. Des transporteurs étrangers qui trichent c'est son quotidien. Mais certains français ne sont pas en reste. " Il y a parmi eux des gens très habiles pour utiliser des techniques pour nous tromper. "Mais les étrangers font très forts et du fait de leur nombre sont privilégiés lors des contrôles sur route. " Nous contrôlons 80% de camions étrangers. Ce qui représente la proportion de ces véhicules sur nos routes " justifie le contrôleur. Et dans le hit parade des tricheurs, alors que l'on trouvait encore des italiens, des espagnols, ou les grecs il y a encore quelques années, désormais si les grecs sont toujours là, c'est aux côtés de ressortissants des pays de l'Est. " Il y a une professionnalisation des tricheurs " note le contrôleur qui estime que certains bénéficient de la complicité des concessionnaires ou de stations agréées chrono.

La fraude à l'aimant banalisée

Dans le triplé des fraudes constatées, on trouve la fraude au chrono, le cabotage irrégulier et le recours au chauffeur low cost. La pratique de l'aimant est devenue banale. "On en découvre quasiment un à chaque contrôle. Mais une fois par mois, on tombe aussi sur des techniques plus sophistiquées," avec toujours comme objectif de faire croire que le véhicule est au repos alors qu'il circule. Ce qui a un impact sur la sécurité routière et la concurrence. " Certaines entreprises arrivent à décrocher des marchés en réduisant les délais " assure le fonctionnaire.

Il faudrait être plus nombreux

Face à l'afflux des tricheurs, il regrette que les effectifs des contrôleurs ne soient pas suffisants. " Même avec la meilleure volonté du monde, on ne réussira pas à enrayer le phénomène. Nous ne sommes plus que 460 contre 500 il y a encore 6 ans. Les recrutements ne comblent même plus les départs." En face, les entreprises en profitent. "Certaines ont intégré le cout des possibles amendes dans leurs couts d'exploitation. Elles savent que même si elles se font prendre une fois, en continuant à tricher régulièrement, elles restent gagnantes sur le long terme, car la probabilité de se faire prendre reste trop faible." Et les entreprises françaises qui ne trichent pas sont pénalisées ." Elles ne peuvent plus se battre, entre le social et la triche, la distorsion pèse 30 à 40% du prix de revient. Les transporteurs ont besoin de nous. "  (Flash-transport)

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